Faits saillants

  • La propagation du virus SRAS-CoV-2 responsable de la COVID-19 est le résultat d’une transmission du virus entre les humains et par le contact avec des surfaces contaminées. Bien que quelques cas suggèrent que le virus puisse se transmettre de l’humain vers les animaux et entres les animaux, il n’y a aucune évidence que les animaux puissent transmettre le virus aux humains.
  • L’origine animale du SRAS-CoV-2 n’est pas identifiée avec certitude, mais le virus ressemble à des coronavirus présents naturellement chez des populations de chauves-souris rhinolophes et de pangolins. Les chauves-souris présentes en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde ne jouent pas un rôle dans la propagation du SRAS-CoV-2.
  • Les experts craignent que les humains qui travaillent étroitement avec les chauves-souris puissent transmettre le SRAS-CoV-2 à celles-ci. Bien que le risque soit faible, la propagation du SRAS-CoV-2 aux chauves-souris d’Amérique du Nord pourrait mettre en péril nos populations qui sont déjà décimées par le syndrome du museau blanc, ou encore créer un réservoir pour le virus ou de nouveaux variants.
  • Les précautions à l’égard des colonies de chauves-souris n’ont pas changé : les observations à distance ne représentent pas de risques, mais il ne faut jamais toucher à une chauve-souris.
  • Des mesures préventives sont recommandées pour les gens qui travaillent étroitement avec les chauves-souris en recherche, réhabilitation et lors de l’éviction de chauves-souris d’un bâtiment (cliquer ici pour les recommandations du Réseau canadien pour la santé de la faune).
  • Évitez toujours d’avoir des contacts directs avec les animaux sauvages pour protéger la faune et la santé humaine.

 

Qu’est-ce qu’un coronavirus?

Les coronavirus appartiennent à une famille de virus très communs chez les mammifères et les oiseaux. Le virus qui cause la COVID-19 (abréviation de Corona Virus Disease 2019) est nommé le SRAS-CoV-2, et appartient à cette famille. Certains coronavirus sont zoonotiques, c’est-à-dire qu’ils sont transmissibles entre les animaux et les humains. Chez l’humain, les infections à coronavirus peuvent provoquer des maladies diverses allant d’un simple rhume à des pathologies sévères comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (causé par le CoV-SRMO) ou le syndrome respiratoire aigu sévère (causé par le SRAS-CoV).

 

 

Les chauves-souris peuvent-elles nous transmettre le coronavirus?

Il n'y a pour l’instant, aucune évidence que les chauves-souris, ou d’autres animaux jouent un rôle dans la transmission du SRAS-CoV-2 aux humains. Bien que des travaux de recherche montrent que l’origine du SRAS-CoV-2 qui cause la COVID-19 serait de source animale, la propagation du virus est le résultat d’une transmission directe du SRAS-CoV-2 entre humains, ou par le contact avec des surfaces contaminées. Seuls quelques cas suggèrent que l’humain puisse transmettre le SRAS-CoV-2 aux animaux (p.ex. : chat, chien, tigre, lion, et vison), et que les animaux puissent transmettre le virus entre eux. Les scientifiques tentent toujours d’identifier quelle espèce animale serait l’hôte naturel du virus à l’origine du SRAS-CoV-2. Les chercheurs suspectent que le virus animal aurait muté, ce qui lui a permis d’infecter l’humain. L’origine du virus n’a toujours pas été identifiée avec certitude. Des études ont démontré que le matériel génétique du SRAS-CoV-2 est à 96% semblable à celui du virus Bat-CoV-RaTG13 détecté chez la chauve-souris Rhinolophus affinis. Par contre, ce virus est dépourvu du récepteur qui permet d’entrer dans les cellules humaines ce qui ne permet pas de confirmer qu’il est à l’origine du nouveau coronavirus. D’autres animaux sont aussi porteurs de virus qui s’apparentent au SRAS-CoV-2. Entre autres, un coronavirus présent chez le pangolin malais (Manis javanica), une espèce en danger, possède les mêmes récepteurs que le SRAS-CoV-2. Sachant que les pangolins sont fortement prélevés pour le commerce illégal d’animaux sauvages, plusieurs soupçonnent qu’il aurait pu être un hôte potentiel. Malgré toutes ces grandes ressemblances, des incertitudes subsistent toujours quant à l’origine du virus et de l’espèce animale responsable de la transmission à l’humain.

 

 

Que faire si j’abrite une colonie de chauves-souris?

Si des chauves-souris ont élu domicile dans votre bâtiment, un dortoir, ou dans des structures naturelles (p. ex. arbres ou crevasses rocheuses), les précautions à prendre n’ont pas changé. L’observation à distance de chauves-souris reste sécuritaire. Vous pouvez continuer à abriter des chauves-souris en vous assurant que celles-ci n’aient pas accès aux parties habitables de votre demeure. Assurez-vous que les individus soient dans un espace clos (p. ex. : grenier, grange, dortoirs) et évitez tout contact avec elles, car bien que rare, certaines peuvent être porteuses du virus de la rage. Si vous êtes un participant de Chauves-souris aux abris, il n’y a pas de risques à réaliser les décomptes nocturnes aux maternités de chauves-souris. Votre participation est encore plus importante puisque plusieurs travaux de terrain ont été suspendus à cause de la pandémie. Pour plus de détails sur les colonies de chauves-souris, cliquer ici.

 

 

Le coronavirus qui cause la COVID-19 pourrait-il menacer les chauves-souris d’Amérique du Nord?

Le risque de transmission du SRAS-CoV-2 des humains aux chauves-souris est faible, mais les experts sont préoccupés par la possibilité que l’humain puisse transmettre le virus aux chauves-souris d’Amérique du Nord. Les experts craignent que le SRAS-CoV-2 affecte négativement nos populations de chauves-souris qui sont déjà décimées par le syndrome du museau blanc, ou encore qu’elles deviennent un réservoir pour le virus ou créent de nouveaux variants. Cela rendrait très difficile, voire impossible, son éradication. Par conséquent, afin d’éviter de transmettre le SRAS-CoV-2 aux chauves-souris, les experts recommandent maintenant (cliquer ici pour recommandations du Réseau canadien pour la santé de la faune) :

 

  • De limiter les travaux de recherche impliquant la capture et les manipulations de chauves-souris;
  • De procéder à une évaluation de risques avant d’accepter les chauves-souris dans les centres de réhabilitation et de favoriser la relâche à l’extérieur lorsqu’il n’y a pas de contact avec des humains;
  • De porter le matériel de protection approprié (masque, gants, survêtement long lavable ou jetable) lors de travaux de recherche avec des captures, durant la prise en charge aux centres de réhabilitation, ou lorsqu’il est nécessaire d’expulser des chauves-souris d’un bâtiment;
  • D’éviter d’entrer dans les endroits où les chauves-souris sont confinées.

Les activités suivantes peuvent être maintenues car elles ne comportent pas de risques pour les chauves-souris :

  • Les décomptes nocturnes de chauves-souris aux maternités;
  • Les suivis acoustiques;
  • Les observations de chauves-souris à plus de 2 m de distance.

La participation à ces activités pour suivre les populations de chauves-souris est encore plus importante car plusieurs travaux de terrain ont été suspendus pour les biologistes. C’est pourquoi, nous sommes extrêmement reconnaissants envers les participants de Chauves-souris aux abris qui permettent la collecte de données importantes sur nos populations. Pour toute question en lien avec les activités impliquant les chauves-souris nous vous invitons à communiquer avec le Service à la clientèle du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs au 1 877 346-6763.

D’où viennent les zoonoses et comment les éviter?

La croissance démographique combinée à l’activité humaine favorisent les interactions entre la faune et les humains ce qui facilite la transmission de zoonoses. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), environ 75 % de toutes les maladies infectieuses émergentes chez l'être humain sont des zoonoses qui se développent lorsqu’il y a des changements dans l'environnement, dans les animaux hôtes, ou dans les agents pathogènes eux-mêmes.

Le meilleur moyen de se protéger contre les zoonoses est d’éviter de s’approcher, toucher, manipuler ou nourrir les animaux sauvages. Si ce contact est inévitable, il est essentiel de porter l’équipement de protection adéquat (p. ex. gants de cuir, un masque, des lunettes de sécurité, et des vêtements longs). N’oubliez pas de vous laver les mains avec de l’eau et du savon et de décontaminer tout l’équipement utilisé avec une solution d’eau Javel 10% (9 parties d’eau pour 1 partie d’eau de Javel). En prenant les précautions adéquates, les risques sont minimes. En tout temps, si vous avez été mordu, griffé ou en contact avec la salive d’un animal sauvage, qu’il soit en apparence sain, malade, blessé ou mort, cliquer ici.

 

Publié par Journal Le monde le Publié le 30 mai 2020 à 10h30 et réalisé par Marceau Bretonnier et Simon Lesage
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